La vie dans les plantations d’huile de palme en Indonésie
https://outsiderland.com/danahilliot/la-vie-dans-les-plantations-dhuile-de-palme-en-indonesie/
Comme promis, je propose sur mon blog une trop brève présentation de ce livre très riche de Tania Murray Li (Université de Toronto) et Pujo Semed (Université Gadjah Mada à Java), Plantation Life Corporate Occupation in Indonesia’s Oil Palm Zone Share (Duke University Press, 2021)
Je n'ai pas fait une recension en bonne et due forme de l’ouvrage (on en trouvera ailleurs, par exemple l’ excellent article de Paul Thug cité dans mon blog), mais me suis contenté de relever des problématiques qui m’ont particulièrement intéressé avant de donner quelques extraits traduits en français.
Bonne lecture ! (et surtout lisez ce livre !)
Et voici un paragraphe de l'extrait que je traduis à la fin de mon papier (vous y songerez peut-être la prochaine fois que vous vous inquiéterez de "l'effet nuisible (ou pas) de l'huile de palme sur la santé des corps des malheureux consommateurs européens"
sans oublier qu'une grande part de cette huile de palme finit dans les carburants à la pompe)
***
"Les travailleuses chargées de pulvériser les produits chimiques sont très vulnérables aux blessures. En plus de la fatigue liée au transport de seaux d’eau depuis le ruisseau le plus proche, au transport de réservoirs sur le dos et au pompage continu avec le bras droit, elles souffrent de brûlures lorsque les produits chimiques entrent en contact avec leur peau ou en cas de fuite du réservoir. Elles subissent également des dommages aux poumons, qui se manifestent par une sensation de brûlure, un essoufflement et une toux chronique. Elles ne portent pas de masques qui, selon elles, les empêchent de respirer. Au lieu de cela, elles nouent des écharpes autour de leur bouche et de leur nez. Les effets des produits chimiques sont suffisamment graves pour rendre les femmes invalides et les empêcher de travailler au bout de quinze ans. La réponse de Priva au risque sanitaire a été de fournir aux femmes deux boîtes de lait par mois. D’après Tina, le but du lait n’était pas de renforcer les forces des femmes, mais plutôt de leur faire boire les deux boîtes d’un coup pour les faire vomir, afin que le poison présent dans leur corps soit évacué. L’approvisionnement en lait est également irrégulier. Après avoir été privées de lait pendant plusieurs mois, les travailleuses ont craint que Priva n’ait cessé d’en fournir, preuve supplémentaire de son manque de soins. Bien que les femmes soient les plus exposées aux risques sanitaires de tous les travailleurs des plantations, leur statut d’employées occasionnelles ne leur donne aucun droit légal à des prestations de santé ou à des soins médicaux, ni à une indemnisation pour leurs blessures."