L'intégration des réflexes archaïques dans le traitement des troubles du neurodéveloppement, ça vaut quoi ? Sources obsolètes, bases théoriques non valides, rapports avec des pratiques signalées par la MIVILUDES... Le Conseil National Professionnel des Psychomotriciens rejette fermement ces formations, c.f. l'avis ci-dessous, dans lequel on apprend qu'en moyenne, 60% d'entre nous présentons un réflexe archaïque persistant !
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"Formations basées sur l’intégration des réflexes archaïques : Avis du Conseil National Professionnel des Psychomotriciens.
Le CNPP a été sollicité à plusieurs reprise par des psychomotriciens au sujet de la pertinence des formations sur les réflexes archaïques (aussi appelés réflexes primitifs). En effet, les offres de formation se multiplient, souvent accompagnées d’une démarche commerciale insistante.
Que ce soit dans le champ du développement personnel ou de celui des troubles neurodéveloppementaux pour ne citer qu'eux, les ouvrages, sites internet, articles de presse et autres formations destinées aux professionnels du médical et du paramédical, en lien avec les réflexes archaïques se sont largement développés ces dernières années (Intégration Motrice Primordiale, 2025 ; Sutherland, 2019 ; de Saint Voulry, 2022).
Le CNPP rappelle que la responsabilité première d’un professionnel de santé est de proposer aux personnes qui recourent à ses services des interventions de qualité, basées autant que possible sur des preuves, condition sine qua non pour assurer la sécurité des soins. Les psychomotriciens ne sauraient donc s’engager à se former ou à employer ce type de « méthodes » sans un minimum de circonspection et de vérification quant à la pertinence et la validité de ces dernières.
Or, la littérature scientifique nous apprend que la prévalence de ces réflexes archaïques non intégrés dans différentes populations est très importante. En moyenne, 60 % de la population générale présenteraient un réflexe archaïque persistant (Gieysztor et al. 2018 ; Jacobs & Gossman, 1980). Dans certaines études, le
pourcentage d’individus exempts de pathologies et présentant au moins un réflexe primitif non intégré atteint même les 90% (León-Bravo et al., 2023). Face à ce constat, il est aisé de comprendre que si les réflexes archaïques non intégrés étaient la cause de différents troubles ou de maladies, il faudrait revoir le concept même de santé. Dans les faits, ces approches ne sont absolument pas récentes, leurs sources remontant aux travaux de Dennison dans les années 1970 (Dennison & Dennison, 1994). Cependant, elles souffrent d’une absence totale de fondements théoriques valides et ne sont plus en phase avec les connaissances actuelles sur le cerveau ou le système nerveux de manière plus générale. Elles ont pour l’immense majorité une origine commune, la méthode Brain Gym® aussi appelée kinésiologie (Axelrad, 2024), pour laquelle le rapport de la MIVILUDES rappelle qu’elle « reçoit régulièrement des signalements concernant la pratique de la kinésiologie et de techniques associées (comme la Brain Gym® par exemple) », en plus d’être considérée comme une pseudoscience (Rapport MIVILUDES, 2009 ; Rapport INSERM, 2017). Suivre ces formations dont le contenu n’est pas fondé scientifiquement pose donc des problèmes concernant la sécurité des soins, la déontologie et plus globalement pour le respect de l’obligation de formation qui incombe aux psychomotriciens.
C’est sans équivoque que le CNPP dénonce le recours à ces méthodes qui peuvent induire une errance diagnostique et thérapeutique délétère pour les usagers, et recommande fortement aux psychomotriciens de ne pas y recourir."
https://cnp-psychomotriciens.fr/wp-content/uploads/2025/03/avis-ra_vf-4.pdf
#santé #medecine #pseudoscience #psychomotricité #TND #autisme #TDAH #neuroscience #orthophonie #psychologie #handicap
Interview : Owi Owi, ou la cuisine accessible aux neuroatypies
Le quotidien est parfois compliqué pour les TDAH, TSA et autres neuroatypies. Se nourrir et cuisiner font partie du lot. Troubles attentionnels, rigidités alimentaires, difficultés d’organisation, besoin d’explications précises (liste non exhaustive), sont autant de freins aux plaisirs alimentaires. Toujours attachée aux astuces qui nous simplifient la vie, je te propose de découvrir la cuisine sauce Owi, testée et approuvée par de nombreuses adelphes. Et la meilleure façon de le faire est d’aller à la rencontre de l’artiste.
Owi est auteure de trois livres de cuisine, publiés chez Albin Michel, et d’un blog, owiowifouettemoi.com. Elle vit à Bruxelles, aime Yotam Ottolenghi et la crème au beurre.
Pourquoi les neuroatypiques aiment la cuisine avec Owi
Si on me demande ce qui caractérise les livres d’Owi, et pourquoi j’ai un vrai coup de coeur, je réponds : En un mot, l’accessibilité.
Je ne suis pas seule à le dire : dans le sillage d’Owi, sur les réseaux sociaux, de nombreux·ses personnes neuroatypiques en témoignent.
Ce qu’on y trouve comme nulle part ailleurs :
Ce que tu ne trouveras pas, c’est du jugement, des injonctions à « bien » te nourrir et à freiner ton plaisir. Ici, la gourmandise est bienvenue, et tu peux l’adapter à ta guise à tes besoins particuliers.
Le résultat, c’est trois bouquins et un blog qui facilitent l’approche de la cuisine sur un mode à la fois fluide et décomplexé. Les explications détaillées mais pas superflues, les étapes claires, et tout le reste, rassurent et permettent de suivre sans s’éparpiller. Les recettes sont simples à décliner ou adapter à nos envies comme à des rigidités alimentaires, sans pour autant se sentir en défaut. En résumé, Owi encourage la confiance et l’autonomie.
Place à l’interview : mes questions à Owi
LOUTRE : Salut Owi, Qu’est ce que tu fais là ?
OWI : Je viens gagner des points loutre, évidemment ! *agite son album panini*
LOUTRE : Tu nous parles un peu de ton parcours ?
(Content warning : deuil périnatal)
OWI : Je reviens de loin, on va dire. Mon métier à la base, c’était psychologue et thérapeute. Et puis j’ai perdu ma fille à 8 mois de grossesse et autant de mois d’incertitude sur sa santé. Toute cette expérience m’a brisée. Je n’ai plus été capable de travailler. J’ai surnagé au fil des années, entre la naissance de jumeaux et 2 années littéralement sans sommeil, des nouveaux événements qui sont venus enfoncer le clou d’un syndrome de stress post-traumatique complexe (chronique) et une vie de famille compliquée.
Au milieu de tout ça, je me suis raccrochée à l’idée de cuisiner, de façon obsessive, même et surtout quand ça n’était pas possible (par manque de temps, d’énergie, de neurones, d’appétit, d’alitement, de santé mentale ou parce que j’étais forcément accaparée par les enfants tout petits). Quand il m’était impossible de penser pour ne pas sombrer, je pensais à ça : ce que j’allais tester comme recette (un jour), la technique ou les astuces pour les réussir, les récits culinaires des gens qui m’inspiraient,… En même temps, je réfléchissais au comment : comment concrètement cuisiner ou pâtisser, alors que tout était contre moi. Je détaillais tout dans ma tête, pour fonctionner par courtes étapes, pouvoir m’interrompre sans tout rater ni me stresser. Ni m’emmêler les pinceaux.
Comme je ne pouvais pas dormir, j’ai commencé le blog, la nuit, pour raconter mes petites aventures de la journée et partager plus facilement les recettes avec les copines. Quelques années plus tard, j’ai pu créer des livres pour faire vivre mes recettes autrement et les aider à voyager encore plus loin.
LOUTRE : Qu’est ce qui t’as donné envie de désacraliser la cuisine ?
OWI : Désacraliser la cuisine n’a pas été une intention consciente. Ce qui m’importait, c’était qu’une recette donne le meilleur d’elle-même : ce que j’appelle le meilleur rapport qualité-flemme. Comment obtenir un résultat ébouriffant, en quelques étapes bien définies ? Sans perte de temps, sans se perdre soi, ni les autres, et en étant sûre de devancer les questions et les problèmes qui pouvaient se présenter. Autrement dit, en me mettant à la place de quelqu’un sans expérience spécifique, dans une cuisine lambda, qui découvre un ensemble d’ingrédients et de consignes nouvelles. Le plus important était qu’on se comprenne ou, peut-être encore mieux : de donner envie. Pas seulement de goûter une recette, envie d’être en cuisine ! Mettre les choses du côté du plaisir ou, au minimum, rendre l’expérience la plus détendue possible.
Y a assez de livres de cuisine intimidants ou de recettes écrites pour des gens qui s’y connaissent. De recettes qui présument (à tort) qu’on comprend jargon et technique. Pire, de recettes « simplissimes » de 3 lignes qui n’expliquent rien et nous laissent nous casser la gueule. Moi je voulais prendre les gens par la main et leur montrer comment tout cela fonctionne et, surtout, comment se faire du bien.
LOUTRE : Partager ta passion via des livres plutôt que d’autres médias, pourquoi ce choix ?
OWI : J’ai toujours aimé écrire et le challenge de trouver les bons mots (ici, les mots pour donner envie, rassurer, faire rire, être parfaitement claire, explorer toutes les possibilités, structurer la pensée de façon à ce que tout coule de source).
La hype est aux vidéos, mais je suis incapable d’utiliser une vidéo pour reproduire une recette sans m’arracher les cheveux. Ça me prend une énergie folle, car je finis par mettre la recette sur papier. Là où la vidéo est précieuse par contre, c’est comme médium qui nous montre exactement un geste (très intéressant en boulange et en pâtisserie). En plus je n’avais aucune envie de montrer ma tête ou de faire mmmmh en gros plan avec la bouche pleine, comme les algorithmes l’ont décidé.
Ce qui était évident pour moi, c’était d’écrire.
LOUTRE : Si je te dis explicite, tu me réponds …?
OWI : L’explicite, c’est l’art d’éliminer les chausse-trapes : tous les nids de poule facilement évitables, si tu sais qu’ils existent et où les chercher. Être en cuisine demande à beaucoup de gens suffisamment d’énergie mentale/physique et de courage, sans qu’ils doivent trébucher dans le brouillard parce que l’auteur·e d’une recette n’a pas pris la peine d’expliquer :
L’explicite, finalement, c’est l’art de virer tout snobisme ou complication. L’art de baliser le chemin pour que celleux qui suivent en profitent.
LOUTRE : Cuisine et humour, la bonne recette ?
OWI : Je ne peux pas m’empêcher de faire des bêtes blagues, donc bon. Mais finalement, les livres de cuisine sont tellement sérieux, fallait bien venir les décoiffer à un moment. D’autant que ça participe à faire de la cuisine un moment de plaisir. Et si moi je ne me prends pas au sérieux, ça montre bien qu’on peut toutes se détendre un bon coup !
LOUTRE : Des conseils pour se lancer en cuisine quand on est intimidé·e ou un peu rigide ?
OWI : Trouver une source fiable, une recette déjà testée par d’autres par exemple. Une source de crispation en moins : tu sais que ça fonctionne.
Et si ça ne fonctionne pas exactement pareil, ça n’est pas grave : on utilise des ingrédients, du matériel différent de la personne qui a créé la recette, il y a forcément des différences de résultat. Ce qui ne veut pas dire que ça ne sera pas bon. On compte qu’il faut en moyenne réaliser une nouvelle recette 3 fois pour vraiment se sentir à l’aise et se l’approprier. Si ça t’aide de suivre la recette à la lettre ou de broder un peu, suis ton propre style. Mais ne change qu’un élément de la recette à la fois, pour mieux apprécier ce que ça donne, à partir de ton 2e essai.
LOUTRE : Qu’est ce qui te fait le plus plaisir comme retour de ton boulot ?
OWI : Ce qui me touche toujours beaucoup, c’est les messages de gens que je ne connais pas et qui me racontent comment certaines de mes recettes sont venues ponctuer leur vie, au milieu de choses douces ou en ajoutant de la douceur là où iels en avaient besoin. Et, évidemment, tous celleux qui me disent qu’iels ont (re) trouvé du plaisir en cuisine en me lisant!
LOUTRE : D’autres projets en cours ?
OWI : Là j’hiberne. Pas de nouveau livre prévu pour le moment. J’ai toujours 50000 idées mais c’est un énorme boulot de créer un bouquin, j’ai besoin de respirer. Et de voir si j’ai encore cette envie en moi. Je laisse Chaud Froid, le petit dernier, faire son bout de chemin
LOUTRE : Le mot de la fin ?
OWI : De la douceur pour toutes les personnes qui me lisent en cette fin d’année
Un grand merci, Owi, pour t’être prêtée au jeu des questions
Quel livre choisir pour commencer ?
L’avis d’OWI : Par celui qui te tape dans l’œil (gâteaux, cuisine au four ou sucré/salé pour faire grimper ou redescendre la température, c’est toi qui choisis !)
L’avis de LOUTRE : Par celui qui reflète le plus tes habitudes au quotidien : sucré, chaud et rapide, ou selon la météo…de toute façon le mieux c’est d’avoir les trois : )
Pour retrouver tout Owi, c’est par ici :
LE Linktree d’owiSi tu as déjà testé, n’hésite pas à faire un retour en commentaire ci dessous !
Petite Loutre
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Troubles du Spectre de l’Autisme : Pourquoi l’autodiagnostic est légitime
Critiqué, voire décrié comme une forme d’usurpation, l’autodiagnostic de Troubles du Spectre de l’Autisme est souvent mal compris. Il souffre d’une foule de préjugés auxquels il convient de réfléchir. Comme bien souvent, la réalité est plus complexe. Dans un contexte de manque d’accessibilité des professionnel.les habilité.es, l’autodiagnostic est un préalable incontournable.
L’autodiagnostic est un préalable à tout diagnostic officiel
Personne ne débarque chez un.e médecin ou un.e psy sans motif. Avant de consulter qui que ce soit, quelque soit la raison, on commence par détecter quelque chose qui sort d’un fonctionnement normal. C’est la première étape.
On se pose ensuite différentes questions. Est-ce que j’ai les compétences pour comprendre cette différence de fonctionnement ? Est-ce que je sais la gérer, la prendre en charge ? Après analyse, on prend la décision de consulter ou de ne pas consulter. Illustration :
Exemple A : Tu te réveilles avec des courbatures, de la fièvre, une toux, un mal de gorge, un.e de tes proches a la grippe : Tu comprends ton problème, tu sais le résoudre (attendre et se reposer), tu as déjà des médicaments contre la fièvre. Tu es autonome, tu ne consultes pas. Ta grippe n’en est pas moins réelle.
Exemple B : Tu vois flou, plusieurs personnes dans ta famille sont concernées par la myopie. C’est devenu gênant au quotidien. Comprendre le problème ne suffit pas. Tu as besoin de lunettes et donc d’un examen et d’une prescription. Tu consultes, c’est nécessaire pour être aidé.e, même si tu as déjà compris que tu es myope.
Exemple C : Tu as très mal au ventre et ça s’accompagne d’autres symptômes inhabituels. Tu ne sais pas ce que tu as, tu n’as pas les compétences pour analyser ton problème, la pharmacie te conseille de consulter. Tu consultes, tu as besoin d’un.e professionnel.le pour comprendre, puis être aidé.e.
L’idée n’est pas de comparer l’autisme à une grippe, mais de s’interroger sur le processus qui amène à consulter un.e professionnel.le de santé. On ne consulte que parce qu’on a initié une première démarche d’autodiagnostic et qu’on a conclu qu’on ne pouvait pas gérer la situation par nous-même. Dans un contexte où les pros se raréfient pendant que les déserts médicaux augmentent, la démarche d’autodiagnostic est d’autant plus présente au quotidien.
Le parcours d’un diagnostic d’autisme est semé d’embuches
L’autisme n’est pas la grippe, loin s’en faut. Pourtant, notre cerveau va appliquer le même processus.
On devrait avoir accès au même processus, mais la réalité est toute autre. Il faut souvent des années, voire des dizaines d’années pour accéder la première étape : j’identifie un fonctionnement qui sort de la norme. La connaissance de l’autisme dans le monde médical est encore à l’état larvaire. Préjugés, idées reçues par rapport au genre, à l’orientation sexuelle, à l’origine ethnique, à l’âge, à la situation familiale, sociale, professionnelle, les Troubles du Spectre de l’Autisme sont au croisement de toutes les discriminations. Sans parler de l’éventuelle présence de handicaps déjà reconnus, utilisés comme prétexte à l’impossibilité d’être autiste.
L’identification d’un éventuel TSA se fait souvent par hasard, via les réseaux sociaux, des articles, des vidéos, via un.e proche qui soulève cette interrogation, après moults déboires dans le champ de la santé mentale et/ou de l’intégration sociale. Reprenons notre processus décisionnel : Maintenant que j’ai une idée de ce qui coince, j’ai bien envie de consulter. Sauf qu’à chaque étape, les obstacles s’accumulent : professionnel.les non sensibilisé.es ou inexistant.es, manque de soutien des proches, secteur de la santé mentale phagocyté par la psychanalyse, Centres Ressources Autisme surchargés et pas forcément safes, rien n’est fait pour faciliter l’accès au diagnostic.
Notre schéma pourrait ressembler à ça :
Je pourrais m’arrêter là : L’autodiag se justifie déjà par cette complexité. Même si certains parcours se passent bien, le soutien principal dans ce cheminement est souvent celui de la communauté autiste. C’est elle qui aide à faire le point, à éventuellement trouver des professionnel.les qualifié.es, qui rassure et qui légitime le questionnement. En ce sens, l’autodiagnostic est à la fois une démarche personnelle et communautaire.
Accéder à un diagnostic officiel de TSA reste un privilège
En plus du manque de sensibilisation des professionnel.les de santé, du manque de professionnel.les qualifiés pour diagnostiquer l’autisme, en plus du fait que la santé mentale soit un secteur largement défavorisé en moyens humains, techniques et organisationnels, on notera qu’un diagnostic a un coût financier non négligeable.
Le service public est rarement une option satisfaisante. La plupart des CMP et CMPP ne sont pas de bonnes portes d’entrée pour un diagnostic d’autisme, et les CRA affichent souvent plusieurs années d’attente. Dans certains établissements, il est même nécessaire d’être adressé par un psychiatre libéral pour accéder à cette liste d’attente.
A lire aussi : J’ai testé pour vous le CRA de ma région
En libéral, un diagnostic coûte cher. Les psychologues et neuropsychologues ne sont pas ou peu remboursé.es. D’autres pro sont en secteur 2 (avec dépassements d’honoraires) et certain.es ont des tarifs peu accessibles. Il faut parfois se déplacer, éventuellement loin. Pour mon propre diagnostic, j’ai fait deux aller-retours à Paris, soit 1000 bornes en tout, uniquement pour consulter un psychiatre.
Un diagnostic a un coût énergétique non négligeable. Il faut pouvoir se mobiliser cognitivement, consacrer une part importante de charge mentale à la compréhension de ses symptômes et à la relecture de son vécu, à la lumière de l’éventualité d’un TSA. En parallèle, il faut comprendre le parcours diagnostic et se consacrer à la recherche de professionnel.les. Il faut se renseigner, oser expliquer sa démarche à son entourage, son médecin, se tourner vers une communauté qu’on ne connaît pas…
Il faut donc des ressources. En énergie, en temps, en thunes, en moyen(s) de transport, éventuellement en garde d’enfant(s), en disponibilité professionnelle. Autant de choses qui, la plupart du temps, manquent aux personnes qui se découvrent autistes. De parcours diagnostic, on passe vite à parcours du combattant.
L’utilité d’un diagnostic officiel d’autisme n’est pas systématique
Qu’est ce qui oblige à un diagnostic officiel ? On l’a vu tout à l’heure, c’est le besoin. Nos besoins dépendant en majorité de nos situations. Sociales, professionnelles, familiales, financières. Ils sont donc très divers d’une personne à l’autre.
Lorsque j’ai commencé ma démarche diagnostique, j’avais besoin d’aménagements, et il n’y a pas d’autre manière de les obtenir qu’un tampon officiel. Mais mon besoin premier était de me comprendre et de me sentir légitime. Après des années passées à savoir que je ne correspondais pas à la norme attendue, il était nécessaire que je saisisse dans les moindres détails ce que pouvait signifier, chez moi, le fait d’être autiste. Dans cet objectif, j’encouragerais toutes les personnes qui s’interrogent à réaliser un parcours diagnostic officiel, qui permet d’objectiver les questionnements comme de découvrir des choses auxquelles on n’a pas pensé de soi-même.
Ce n’est jamais qu’une opinion personnelle. Certaines personnes sont parvenues à s’aménager une vie qui leur convient à peu près. Elles n’ont pas particulièrement besoin d’aménagements, ou de reconnaissance du monde médical. On peut estimer que les infos glanées un peu partout et notre propre réflexion suffisent. On peut aussi se connaître assez pour savoir qu’on est pas en état d’affronter un parcours diagnostic, ou pas maintenant. Toutes ces considérations, et bien d’autres, sont profondément intimes, et toutes sont légitimes.
Un dernier point à ne pas négliger : pour beaucoup de personnes minorisées, précaires ou juste différentes, la psychiatrie peut être source de violences et de maltraitances, ou peut déjà l’avoir été dans leur parcours.
La difficulté systémique d’accès au diagnostic, conjuguée aux différents coûts du parcours (sans garantie de fiabilité), pose quasiment l’obligation d’un temps d’autodiagnostic, qui peut varier de plusieurs mois à plusieurs années. Elle rend caduque la démarche habituelle, qui se voit compliquée de nombreux paramètres. Personne ne peut juger, si ce n’est la personne concernée, de ce qu’elle est en capacité, ou non, d’investir dans un tel parcours. Personne ne peut non plus juger de la volonté ou non de commencer un tel parcours : cela n’appartient qu’à celleux qui se questionnent.
Certaines personnes ne sautent jamais le pas d’un diagnostic officiel. Ce n’est pas moi qui me permettrais de juger, ni de la pertinence de ce choix, ni de la pertinence de leur autodiagnostic durable.
Petite Loutre
D’autres avis en faveur de l’autodiag :
https://pourquoipasautrement.wordpress.com/2020/10/27/autodiagnostic
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Ce compte va très prochainement évoluer.
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I caught a few minutes of the National Desk today. The National Desk (TND) is a daily American television news program produced by the Sinclair Broadcast Group. They have bought up many local tv stations and have weaved uncredited news items into local news shows.
I turned it off before I watched their exclusive interview with VENMO boy Matt Gaetz.
Big money is taking over local news media which is helping the fascist trend happening to my beloved nation.
#TND
Le jeudi 13 juin, à Chalon-sur-Saône, nous organisons une soirée de sensibilisation au #TDAH.
Si vous êtes en #SaôneEtLoire, et que vous voulez en apprendre davantage, n'hésitez pas à me contacter pour que nous puissions estimer le nombre de personnes présentes !
#TND #HyperSupers #TDAHFrance #MéthodeBarkley
@jon @jonasali @partim @kristianaas They might think about electrification islands; the Trøndelag-network already has ordered hybrid trains (also Stadler, I think). But why do they need 4 trains for Nordlandsbanen, are there plans for more than one day- and one night train(s) per døgn, or does it include the #_NO #TND - #MO and #MSJ - #BO services? @ril100